Arguments des acteurs scientifiques et économiques

Une part des scientifiques, notamment les acteurs principaux de la recherche sur le développement des technologies afin d’augmenter la durée de vie est très optimiste quant au développement et à la généralisation de ces traitements pour augmenter la durée de vie globale de l’humanité à moyen terme.


Reil Kurzweil notamment croit en la force des nouvelles technologies, telles que les biotechnologies et l'ingénierie pour révolutionner la médecine, ainsi que en leur développement exponentiel. Celui ci s’accorde avec les développeurs de technologies anti-vieillissement, tels que Aubrey de Grey, qui considèrent que l’émergence de ces technologies n’est que la poursuite de ce que fais déjà la médecine actuellement. Toutefois, une part moins optimiste des chercheurs remettent le caractère réaliste de leurs ambitions, ainsi que l’idéologie du transhumanisme qui peut passer par un remplacement à outrance du corps humain.


D'un autre coté des milliardaires comme Peter Thiel ou la filiale de Google, Calico, investissent dans le développement de technologies capables de prolonger leur vie. Ils voient en l’aboutissement des recherches à la fois une rentabilité aussi bien qu’un impact positif sur l’humanité.

Grâce aux investissements importants, la recherche dans le domaine de la médecine pourra également évoluer : de très nombreuses découvertes auront lieu lors des études menées, ce qui constituera une plus-value pour l'humanité. Toutefois, ces investissements restent encore trop faibles par rapport à l’ampleur des enjeux.

Arguments des acteurs philosophiques

Les philosophes moraux et qui s’intéressent aux nouvelles technologies sont les principaux philosophes à s’exprimer sur la question de l’extension de notre durée de vie.


Peter Singer, philosophe moral, s’exprime sur l’éthique des technologies anti-vieillissement. Il soutient le caractère profondément moral d’un point de vue conséquentialiste d’une généralisation des technologies anti-vieillissement. Actuellement, nos systèmes de santé ne prennent pas en compte le vieillissement et une grande majorité des ressources utilisées par la médecine sont utilisées durant le dernier tiers de la vie des personnes, généralement pour les garder en vie seulement quelques années de plus. D’un point de vue économique aussi bien que moral, ce système semble inefficace. Il considère qu’il vaut mieux lutter globalement contre le vieillissement, qui rend beaucoup plus probables beaucoup de causes de mort potentielles, plutôt que de lutter contre ces causes.


Nick Bostrom, philosophe transhumaniste, s’intéresse davantage aux répercussions de ces technologies sur la société. On peut imaginer qu’avec une généralisation des traitements anti-vieillissement, notre durée de vie pourrait augmenter de manière exponentielle : la pyramide des âges en serait bouleversée et les membres les plus productifs de notre société seraient des jeunes de 150 ans ! Il répond à l’objection de la surpopulation, qui est principalement liée au taux de fécondité. Il considère que le taux de fécondité baissera probablement grâce à l’éducation des femmes dans les pays pauvres, et par conséquent le risque de surpopulation sera écarté. Les religions sont pour lui en accord avec le Transhumanisme : l'essentiel des religions et le Transhumanisme considèrent que la vie humaine doit être chérie et préservée.

Arguments des acteurs religieux

Les religions monothéistes les plus influentes que sont le Christianisme et l'Islam ont une position conservatrice en ce qui concerne les technologies d’augmentation de la durée de vie. Le Christianisme voit en le Transhumanisme des similitudes : celui-ci répond aux mêmes questions, néanmoins avec des réponses drastiquement opposées aux principes du Christianisme, notamment de par le côté sacré de la chair. Un remplacement de membres cybernétiques est donc, pour le Christianisme, inconcevable.


L’Islam remarque aussi des contradictions du Coran avec le Transhumanisme, notamment dans le cadre de l’équilibre imposé par le ciel, qui peut s’apparenter aux lois de la nature, auquel il ne faut pas porter atteinte.


Les religions asiatiques principales : le bouddhisme, le shintoïsme, l'hindouisme et religions chinoises présentent moins de contradictions avec le Transhumanisme en général. Le bouddhisme et le shintoïsme semblent même favorables à l’émergence de ces technologies. On peut comprendre ce point de vue en analysant la vision du monde de ces religions. Le shintoïsme a ce qu’on pourrait appeler un « techno- animisme », c’est à dire qu’il considère que toute chose abrite la vie, y compris les machines les plus austères. Un transfert de conscience ou des modifications cybernétiques du corps sont donc parfaitement en accord avec ce point de vue. Le bouddhiste, lui , croit en la réincarnation et vit dans un monde sans début ni fin : la volonté d’immortalité n’a pour lui que peu d’importance, et il soutient le développement de la médecine afin de réduire la souffrance.

Cartographie des positions