L’immortalité biologique existe, on peut l’observer dans la nature notamment chez la méduse Turritopsis nutricula. L’immortalité biologique correspond à la capacité pour un organisme de rajeunir et de vieillir éternellement. Une personne peut devenir immortelle biologiquement mais reste néanmoins sensible aux agressions extérieures. Interfacer le cerveau avec de l’intelligence artificielle et avoir un cerveau numérisé n’est pas une réalité tangible. Certains prédisent d’ici 20 ou 30 ans, non pas l’immortalité mais l’amortalité, c’est-à-dire la disparition des maladies et des phénomènes de vieillissement. La mort ne surviendrait que par accident, crime ou suicide. Ce qui semble le plus réalisable, ce sont les progrès médicaux. Pas une immortalité mais le recul de la mort, atténuer les désagréments et le délabrement causé par la vieillesse. C’était d’ailleurs ça, à l’origine, le transhumanisme : des objectifs médicaux, soigner, éviter les maladies, éviter le cancer.


Les progrès de la technologie, de l’informatique, l’intelligence artificielle sont des enjeux majeurs du progrès de la médecine. Mais la technique ne fait pas le progrès à lui tout seul. Un progrès médical doit s’inscrire dans un projet de société. Ainsi la science doit dialoguer avec la société pour évaluer l’éthique de son développement, afin d’améliorer notre condition de vie sans enfreindre nos valeurs et maintenir une égalité des soins.


Enfin, si nous devenons tous immortels, l’immortalité rend alors difficile la naissance d’êtres nouveaux pour des risques de surpopulation. Il est par conséquent nécessaire si l’on veut généraliser des technologies de prolongement de la vie de faire baisser durablement le taux de fécondité afin de prévenir une croissance exponentielle de la population. Néanmoins, cela pose une grande question d’ordre moral : mieux vaut il que plus de personnes vivent moins longtemps sur Terre, ou que moins de personnes vivent plus longtemps ?